Halloween, pour ou contre ?

🍁🍂🎃 Souvent, les gens s'étonnent que je fête Halloween. L'on me dit que cela correspond assez peu à ce que je défends parce qu'il s'agit d'une fête commerciale bien orchestrée pour nous pousser à la consommation. Je comprends ceux qui n'aiment pas. Mais laissez moi vous raconter mon Halloween. Peut-être changerez-vous d'avis ? Nous fêtons Halloween depuis toujours. Durant les veillées qui précédent le grand jour, on y parle des origines de Samain, de l'Histoire, avec un grand H, de la religion qui a voulu enrayer les fêtes païennes, en gardant les dates clés. Parce qu'au moyen âge, la population manquait de connaissances et avait grand besoin de se réfugier et de se rassurer dans des rites dont elle espérait qu'ils conjureraient le mauvais sort que l'hiver apportait. La peur des pertes des récoltes était grande, et même insurmontable. La peur du froid, de l'obscurité, du gel et de la mort. En cette période, les enfants creusaient alors dans de gros navets - ou toutes sortes de Cucurbitacées - des trous assez larges pour y placer une bougie, et défilaient dans les villages pour montrer la lumière, celle qui réchauffe et éloigne les mauvais esprits. Certains adultes déguisés de façon effrayante passaient dans les fermes. Ils incarnaient l'hiver, la peur, le froid, le gel. Et par ce rite, il leur semblait conjurer le mauvais sort (une sorte de substitution). Les habitants croyaient qu'au moment du solstice d'hiver, les morts pouvaient revenir les hanter. Et oui, c'est vrai pour Noël aussi. En fait, les chrétiens ont gardé les dates des anciens rites païens pour que la population ne se rebelle pas, et progressivement, ils ont changé les habitudes et traditions, pour les faire correspondre aux Saintes écritures. Le Christ n'est d'ailleurs pas né à Noël. Pourtant ces fêtes là, existaient bel et bien, et c'était aussi l'occasion de grands rassemblements, de veillées, de cohésion au sein des communautés agricoles, et des villes. Chaque année, nous célébrons cela, nous célébrons la mémoire de nos ancêtres. Nous jouons le grand jeu et nos amis sont ravis d'assister à cette fête. J'organise des ateliers d'activités manuelles sur ce thème quelques jours auparavant, avec grands et petits. Et le grand soir venu, je me déguise en sorcière, et je conte des histoires aux petits. Mais il y 8 ans, nous avons fait la connaissance d'une communauté mexicaine en République Tchèque. qui nous a initiée à Dia de Los Muertos. Cette fête est MERVEILLEUSE. Belle, joyeuse, gaie, pleine de la mémoire pour nos disparus. Alors depuis, on dresse aussi un autel, réalisé de mes mains. On y place les photos de nos parents partis trop tôt, de nos amis, de Frida Kahlo, de nos animaux... Des offrandes, des têtes de morts pleines de paillettes, pan de muertos, calaveras (culture toute récente) de bougies, ... et on raconte aux plus jeunes l'histoire de leurs anciens. Comment ils étaient, ce qu'ils aimaient... C'est un moment de transmission, de cohésion, de partage et d'amour, alors qu'il s'agit de l'histoire de la mort. Et je trouve que cela permet de rendre la mort plus supportable, et pour les petits, et pour les grands. Alors, c'est vrai, je ne me rends plus sur les tombes, enfin pas toutes. De toute façon, il me faudrait faire plusieurs milliers de kilomètres pour toutes les visiter. C'est la terrible réalité de notre monde contemporain, nous sommes géographiquement éclatés, et souvent éclatés tout court. Alors moi, je tente de recoller les familles, de recoudre la vie... Je fais la même chose à Noël, en pratiquant les us et coutumes de ma Provence (veillées, pastorale, cacho-fio, 13 desserts...), j'adore aussi assister aux fêtes musulmanes et juives dont certaines font déjà partie de ma vie, et je ne suis pas contre l'entrée en scène d'une nouvelle fête à inscrire au calendrier. Ce qui importe, c'est ce que l'on en fait ! 🎃🍂🍁Gardez votre magie intacte, celle qui se reflétait dans vos yeux d'enfants. Et joyeuses fêtes à toutes et tous 🌟⭐✨✨✨❤